No 100, 1er février 2022 

RUBRIQUES DE CE NUMÉRO

Y a-t-il des enseignant-e-s à l’UdeM ?

Aux dernières nouvelles, il existait des catégories nommées professeur-e-s et chargé-e-s de cours. On ne le saurait pas en lisant les communiqués de l’université, tel celui du 21 janvier qui annonce le retour obligatoire en présentiel.

« Nous vous confirmons aujourd’hui que les activités reprendront en présentiel à l’Université de Montréal à compter du lundi 31 janvier. La priorité sera accordée à l’enseignement et à la recherche ainsi qu’à l’accompagnement de notre communauté étudiante. 

Pour les personnels administratif et de soutien, le télétravail continuera d’être privilégié après le 31 janvier. Des membres du personnel seront appelés, à la demande de leur gestionnaire, à se présenter sur les lieux de travail, en particulier ceux et celles dont la présence au bureau est nécessaire afin de répondre aux besoins des étudiants et étudiantes, aux impératifs de la rentrée en présentiel et au bon déroulement des programmes d’études et de recherche. »

On se soucie des étudiants (ce qui est bien) mais on fait l’impasse sur les enseignants (ce qui ne l’est pas). Dans les missives de l’université, ces derniers sont invisibles. Cela traduit une attitude préoccupante au sommet (gouvernement et haute direction). Le seul souci concernant les enseignants semble être qu’ils soient physiquement en classe. Or, c’est là où Omicron sera dans un environnement idéal pour sa propagation.

Qu’ils le veuillent ou pas, il est fait obligation aux enseignants de s’exposer à un virus qui fait toujours preuve d’une vigoureuse activité. En pleine 5e vague d’une pandémie, l’enseignement à distance est interdit à ceux qui le souhaitent. L’enseignement comodal est permis mais seul l’étudiant peut rester à domicile, pas l’enseignant.

Bref, les enseignants au casse-pipe. Ils ne jouissent que d’un seul choix : nuire à leur enseignement en portant le masque ou l’ôter et risquer la contamination. L’ambiance qui règne est celle de la contrainte, sur fond de creusement du fossé entre la « base » et le « sommet » à l’université.

Face aux infections, aux absences et à la désorganisation tout à fait prévisibles, on se croise les doigts. Ce qui compte c’est le présentiel coûte que coûte. La nouvelle doctrine gouvernementale de la contamination communautaire et du « vivre avec le virus » trouve ici son application. La fin de la production de données fiables au Québec depuis la restriction des tests PCR facilite la tâche. Quant à la responsabilité de concrétiser la volonté des « instances supérieures » de l’université et de parer à ses conséquences, elle est transférée aux doyens, vice-doyens et directeurs. À eux et elles d’improviser.

Sagace entreprise ou folle aventure que ce retour forcé et en masse au présentiel ? Réponse bientôt. 


1.  Des étudiants souhaitent l’enseignement à distance

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Pétition qui circule, son objectif presque atteint : https://www.change.org/p/offrez-nous-un-mode-comodale-jusqu-%C3%A0-la-fin-de-la-session-d-hiver-2022?recruiter=1246397893&recruited_by_id=49f783b0-74a0-11ec-99d4-f1368ec35650&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=petition_dashboard


2. Le « bout du tunnel » de François Legault

Depuis le début janvier, le gouvernement a changé de discours. Pour tourner la page sur le désemparement et la cacophonie, il a décidé de répandre un message d’optimisme, même si la situation sanitaire n’a pas changé. Illusionnisme ? C’est, en tout cas, le support « communicationnel » pour la campagne du « vivre avec le virus ».

Loin du storytelling et du perception management des conseillers en communication du gouvernement, cet article rappelle les réalités. 

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3. Mieux vaut rire que pleurer

La méthode du « on se sent bien » pendant que sévit le virus (voir la rubrique 2) fait tache d’huile dans le pays, suscitant un article humoristique en Colombie-britannique. 

https://thetyee.ca/Analysis/2022/01/27/Message-Public-Health-Office-Nice-Feelings/?utm_source=daily&utm_medium=email&utm_campaign=270122


4. Dans la veine humoristique, une collègue souhaite partager son bonheur

Elle nous écrit : 

« Puisque les arguments logiques ont rendu les armes, même à l’Université, je résume la situation par l’absurde.

On nous rebat les oreilles : « les étudiant(e)s veulent rentrer en classe ».

Pour répondre à cette demande étudiante de « rentrer en classe » (qui n’a jamais atteint mes oreilles que via le canal des autorités provinciales et scolaires), j’ai consulté ma classe qui m’a dit, sans exception ni hésitation, préférer ne pas être en classe et continuer de suivre le cours sur Zoom, étant donné la situation sanitaire calamiteuse.

Donc je me retrouverai seule dans ma classe pendant que les étudiants qui, - disent les autorités - « veulent rentrer en classe », choisiront de rester à domicile. Je donnerai mon cours sur Zoom avec personne en classe, aucun absentéiste en Zoom, et personne souffrant de l’anxiété de « vivre avec le virus ».

À bien y penser, nous atteindrions le point d’équilibre parfait dans le meilleur des mondes : 

1.           L’oukase de nos supérieurs (présence physique obligatoire des enseignant(e)s en classe) serait respecté.

2.           Personne ne sera contaminé : on réussirait enfin à frustrer Omicron, et on contribuera à laisser respirer nos collègues et congénères de la santé dans les hôpitaux.

3.           Mes ouailles qui soi-disant « veulent rentrer en classe » resteront à la maison, selon leur expresse volonté. De toute façon, les ouailles, pandémie ou non, ont toujours le choix de venir au cours ou de le sécher; seule la professeure est tenue d’y être.

Et Kafka rit dans sa tombe. » 


5. Le libre accès aux éditions savantes

Présentation à l’Assemblée universitaire


6. À l'Assemblée universitaire : plan d’action des universités contre le racisme, CHAL, permis d’étude pour les étudiants de l’extérieur du Québec, double authentification, états financiers 2020-2021, orientations budgétaires 2022-2023

Faits saillants de la séance du 6 décembre 2021 (surlignés dans le procès-verbal : procès-verbal de la séance

·  pages 6-7 : plan d’action des universités contre le racisme; voici l’article dont il est question : 

https://www.journaldemontreal.com/2021/11/13/la-bureaucratisation-de-lideologie-woke

Les documents n’ont pas été déposés à l’Assemblée universitaire car les organisateurs considèrent qu’ils ne sont pas publics.

·  page 7 : CHAL  

·  pages 7-8 : permis d’étude pour les étudiants de l’extérieur du Québec

·  page 8 : double authentification 

·  pages 9-11 : états financiers 2020-2021 

·  page 11-12 : orientations budgétaires 2022-2023


7. Appel à information

Merci aux collègues qui nous alimentent d’information. Continuez. Que d’autres les rejoignent.

Avec le retour à l’enseignement présentiel dans des conditions pandémiques, Enjeux universitaire – Des profs vous informent peut être un forum pour partager les expériences que vous vivrez. Écrivez-nous.