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1. Le présentiel obligatoire en temps de pandémie
Voici des informations sur cette rentrée pas comme les autres. Elle se déroule en quatre actes, mais la pièce est toujours en cours.
Premier acte. Le cycle actuel commence le 31 mai lorsque le gouvernement annonce que la rentrée devrait être en présentiel pour les universités, à condition que le taux de vaccination à deux doses pour les 16-29 ans atteigne 75%.
Les universités sont autonomes; elles s’autogèrent. Elles ne sont pas aux ordres du gouvernement. Elles sont maîtresses et responsables de leurs décisions. Elles ne sont pas des administrations publiques. Les employés des universités ne sont pas des employés de l’État, comme le sont les fonctionnaires.
D’ailleurs Québec n’impose pas un format pour les cours et ne peut pas le faire : « Les établissements d’enseignement déterminent les modalités des cours (présentiel, hybride, à distance, etc.) et les étudiantes et étudiants font leur choix en conséquence. » (https://www.quebec.ca/education/rentree-2021-enseignement-superieur)
L’Université Laval exerce son autonomie et conserve la formule transitoire présentiel/distanciel. Les préférences sont respectées et l’ensemble de sa communauté universitaire ne sera pas sur le campus en même temps. Au contraire, l’UdeM choisit de suivre le gouvernement. Dès le 3 juin, elle met au rancart la formule transitoire présentiel/distanciel élaborée au printemps et adopte le tout présentiel pour tout le monde en même temps. Le distanciel n’est permis que pour des motifs médicaux. Sur le terrain, l’ordre est appliqué sans ménagement. L’enseignement en distanciel est refusé aux professeurs. Ce présentiel est donc forcé, malgré la pandémie.
Deuxième acte. Fin juillet, le taux pour les 16-29 ans n’est qu’à 40% mais le gouvernement souhaite ardemment le présentiel. Par bonheur, un haut fonctionnaire annonce que le taux pour les étudiants parmi les 16-29 ans serait plus élevé et la rentrée en présentiel resterait possible. Un flou artistique entoure ce taux qui serait spécifique aux étudiants. Début août, estimant la situation normale, la ministre de l’Enseignement supérieur dit vouloir une rentrée en présentiel, même sans masques et sans distanciation.
Troisième acte. La situation sanitaire se dégrade. La 4e vague, prévue pour l’automne, se pointe dès le mois d’août et le variant Delta, beaucoup plus contagieux, s’invite dans le portrait. Le taux de vaccination nécessaire est de 95%, selon les experts et le directeur de la Santé publique du Québec. On en est loin.
Le public s’inquiète et un passeport vaccinal Covid-19 est introduit, mais seulement pour les activités non essentielles. Enfin le télétravail est permis pour le personnel de l’université et son retour est rendu progressif. Pour sa part, F. Legault maintient les fonctionnaires chez eux pour un mois. Mais rien ne change au programme du présentiel obligatoire pour tous les professeurs, chargés de cours et étudiants dans les universités.
Quatrième acte. Des voix s’élèvent contre les dangers que pose la faible vaccination. On se demande pourquoi les activités essentielles ne méritent pas la même protection que les activités non essentielles. On fait remarquer que les non-vaccinés auraient accès au milieu universitaire. Des universités canadiennes (exemple l’Université d’Ottawa) implantent la vaccination obligatoire.
Les universités québécoises, elles, se murent dans le silence. Le recteur de l’UdeM a écrit hier, mais la vaccination obligatoire n’a pas été retenue, pour le moment au moins. Des non-vaccinés seront donc libres de fréquenter les campus mais les vaccinés ne seront pas libres de refuser d’être mis en danger puisque le présentiel a été rendu obligatoire. Cette contradiction, qui peut être coûteuse, attend une résolution.
Dans ces conditions, les inquiétudes, les incertitudes et les inconnues planent sur la rentrée et le trimestre de l’automne 2021. Seront-ils une expérience éducative ou un exercice imposé d’entraînement à « vivre avec le virus », advienne que pourra ?
2. L’Université Laval n’impose pas le présentiel
« La session d’automne en sera une « de transition vers la normale », indique-t-on. L’administration universitaire précise par ailleurs que « le choix définitif » de la formule d’un cours revient aux professeurs et aux chargés de cours. »
https://www.journaldequebec.com/2021/08/14/session-100-a-distance-pour-des-etudiants-de-lul
3. Qui sont les non-vaccinés au Québec (au 21 août) ?
https://www.journaldemontreal.com/2021/08/21/qui-sont-les-non-vaccines-au-quebec#cxrecs_s
4. Des universités canadiennes appliquent la vaccination obligatoire
5. Un drapeau rouge tôt levé
6. État de la vaccination au Québec au jour le jour (tranches d’âge, régions, etc.)
7. Appel à information
La situation compliquée que nous traversons nécessite la circulation de l’information. Si vous en avez, n’hésitez pas à la communiquer à Enjeux universitaires – Des profs vous informent.