No 72, 19 mars 2019

RUBRIQUES DE CE NUMÉRO

1. Hélène Buzelin : la traduction au cœur de l’industrie du livre 

Pourquoi certains ouvrages sont-ils traduits, tandis que d’autres, reconnus chez eux, ne traversent pas les frontières? Quel rôle les traducteurs et traductrices jouent-ils dans la circulation des livres? Comment interagissent-ils avec les autres intermédiaires culturels que sont les agents de droits, les éditeurs et les organismes subventionnaires? Quelles valeurs et tensions sous-tendent leur rapport à l’auteur, au texte et à ses publics? Se voient-ils comme des artistes, des artisans, des communicateurs ou de fidèles serviteurs?                                                                                                                                                                            

Professeure au département de linguistique et de traduction depuis 2003, Hélène Buzelin s’intéresse à ces questions qui touchent la traduction en lien avec l’industrie du livre. Elle enseigne l’adaptation, la traduction littéraire, la traduction comme pratique sociale, ainsi que les méthodologies de recherche en traductologie. De formation récente, cette « interdiscipline » s'est donné pour objectif, à partir des années soixante-dix, de mieux comprendre les phénomènes de transferts linguistique, sémiotique et culturel, tels qu’ils se manifestent dans le monde. Pour ce faire, les traductologues ont mobilisé divers champs du savoir, de la linguistique à la littérature comparée (disciplines mères), en passant par l’histoire, la philosophie, la psychologie et les sciences sociales.

Les travaux d’Hélène Buzelin ont pour particularité d’allier l’étude formelle des textes à un travail de terrain auprès de ceux qui les produisent. Selon une approche ethnographique, elle a documenté la genèse de traductions littéraires dans plusieurs maisons d’édition, des négociations relatives à l’achat des droits jusqu’au lancement de la traduction. Ce travail a montré à quel point les choix traductifs – longtemps envisagés par les traductologues sous le seul angle du dilemme opposant entre la fidélité à l’esprit à la fidélité à la lettre – sont aussi intimement liés aux conditions matérielles de production des textes. Ainsi, les traductions publiées ne sont pas tant le fruit de la seule subjectivité du traducteur ou des normes de son époque, que celui d’une subjectivité hybride, reflet des interactions entre les différentes instances participant au projet éditorial. Tantôt il s’agira d’un coéditeur étranger susceptible de guider, indirectement, les choix posés par les traducteurs (https://www.ledevoir.com/lire/455247/parlez-vous-le-groenlandais), tantôt d'un organisme subventionnaire énonçant ses attentes (https://journals.openedition.org/contextes/6095).

Notre collègue s’est aussi intéressée à la traduction des ouvrages destinés à l’enseignement supérieur, secteur éditorial qui a connu une forte croissance dans la seconde moitié du XXe siècle. Actuellement, elle explore en quoi les technologies numériques d’édition et de traduction modifient le travail des traducteurs et traductrices œuvrant dans l’industrie du livre. Invitée à présenter les résultats préliminaires de ces récents travaux en septembre 2018 (http://www.nidaschool.org/events/nsts-symposium-2018), elle poursuit depuis l’étude de cette question à travers plusieurs secteurs éditoriaux. En collaboration avec Isabelle Collombat, elle travaille depuis peu à la mise au point d’un programme d’enseignements et d’échanges sur la traduction d’édition dans le cadre de la Chaire croisée en Humanités Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 – Université de Montréal (2019-2021).


2.  La nomination du recteur : selon quel processus ?

La processus de sélection de la personne qui succédera au recteur Guy Breton à partir du 1er juin 2020 débute en 2019. Mais ce processus est matière à débat.


Deux conceptions s’opposent :

- Celle de l’Assemblée universitaire, représentant la communauté universitaire, est basée sur l’ouverture, la participation et la collégialité. Votée le 14 et le 16 mai 2018, elle met l’accent sur le caractère public du processus.

- Celle du Conseil de l’université, composé en majorité de personnalités externes à l'université, répond d’abord à la préférence de certains candidats pour le secret. Elle renverse la décision de l’AU en recourant à un article qui est dans la Charte depuis 1967 et met en place une procédure secrète.


Voici les points de différence entre la procédure publique de l’AU et la procédure secrète du CU :

1. AU: les candidatures sont publiques

    CU: les candidatures sont secrètes

2. AU: les c.v. et les programmes sont exigés et publics

    CU: les c.v. et les programmes (s'il y en a) sont secrets

3. AU: les candidats font une présentation publique à la communauté

    CU: aucune présentation publique (les candidatures sont secrètes)

4. AU: maintien du scrutin indicatif qui existe déjà

    CU: le scrutin indicatif est aboli (les candidatures sont secrètes)


Cette divergence a donné lieu à une demande de reconsidération faite par l’AU au CU et une proposition de dialogue avec le chancelier. Sans résultats.

Enjeux universitaires -­ Des profs vous informent communique les documents.

- Document de réflexion et résolution de reconsidération votée par l’AU le 15 octobre 2018 

- Échange CEPTI-chancelier en novembre 2018 

- Lettre des membres du CU et réplique à l’AU (novembre-décembre 2018) 


De nombreuses assemblées départementales ont voté leur appui à l’AU et d’autres le font en ce moment.

La question demeure ouverte : la sélection du prochain recteur se fera-t-elle selon un processus consensuel AU-CU ou selon le processus imposé unilatéralement par le CU ?

 

3. À l'Assemblée universitaire : Polytechnique-HEC, dérèglementation des droits de scolarité des étudiants étrangers, dons philanthropiques, Études supérieures, Plan d’action 2016-2021

Faits saillants de la séance du 18 février 2019 (surlignés dans le procès-verbal) : procès-verbal du 18 février 2019

·   page 4 :  Polytechnique-HEC

·   page 4 :  dérèglementation des droits de scolarité des étudiants étrangers

·   page 6 :  dons philanthropiques

·   pages 7-12 :  Études supérieures

·   pages 12-14 :  Plan d’action 2016-2021